OWNI http://owni.fr News, Augmented Tue, 17 Sep 2013 12:04:49 +0000 http://wordpress.org/?v=2.9.2 fr hourly 1 Voilà, c’est fini http://owni.fr/2010/08/04/voila-est-fini/ http://owni.fr/2010/08/04/voila-est-fini/#comments Wed, 04 Aug 2010 07:38:37 +0000 [Enikao] http://owni.fr/?p=23777 Il y a quelques temps déjà, je listais ma surconsommation de médias et Philippe Couve venait glisser en commentaire un élément qui allait mettre un peu de temps avant de faire son chemin. Sur le moment, quand il a parlé de finitude, j’ai un peu déliré sur la tristesse de la finitude des choses. Quand on est curieux, quand on a une soif intarissable de savoir, quand on se désespère de rater tant de choses parce que l’on n’a matériellement pas le temps de tout ingurgiter (sans même parler de mâcher ni de digérer et d’assimiler), on peut concevoir que la finitude est davantage une tristesse qu’autre chose. Et puis on peut accepter la fin, voire la désirer pour telle. Il y a Gengis Khan pleurant sincèrement quand il n’eut plus de terres à conquérir, il y a les rôlistes qui pestent contre les systèmes qui bloquent toute progression une fois un certain sommet atteint, il y a ceux qui veulent toujours plus (« moar ! » lirait-on sur certains forums), il y a cette envie tenace du cran au-dessus, en quantité comme en qualité. Au final c’est peut-être bien une forme de caprice infantile. Schopenhauer a écrit des choses intéressantes à analyser mais sa théorie sur le malheur profond et insurpassable de l’homme est d’un rare enfantillage. Pour lui, nous ne pouvons connaître le bonheur car nous oscillons périodiquement entre désir inassouvi qui engendre en même temps la frustration et l’envie douloureuse qui n’a de cesse que d’être satisfaite, et par la suite l’ennui qui suit la courte période de satisfaction. Cet ennui dure jusqu’à la prochaine lueur de désir et jusqu’à la prochaine lubie. La roue tourne et on recommence.

La finitude est bonne, elle est souhaitable

Ce sont des foutaises de sale môme mal élevé, ou de toxicomane qui cherche la sensation suivante et gère son manque et sa tolérance. Si l’humanité était réduite à des satisfactions aussi basiques, sans pour autant qu’elles soient primales (l’objet du désir peut tout à fait être complexe, comme un coucher de soleil dans un cadre enchanteur, un sourire et un regard appuyé d’une personne chère, ou une jolie paire d’escarpins qui irait tellement bien avec le morceau de tissu italien ayant coûté un bras), alors nous ne serions pas bien différents de créatures, disons, plus sommaires. La finitude est bonne, elle est souhaitable. Manger alors qu’on a atteint un stade de satiété tout à fait correct, pourquoi pas si on satisfait une forme de gourmandise. Ou bien si l’on se gave pour des raisons sociales incontournables, par exemple si la grand-mère ne comprend pas que l’on ne reprenne pas une quatrième fois du plat qu’elle a préparé avec amour et demande insidieusement si on est malade ou si on n’a pas aimé. Boire un peu plus pour ressentir le effets de l’ébriété ou pour accompagner un toast, pourquoi pas. Faire des cochoncetés malgré une certaine fatigue physique parce que l’autre a encore de la réserve et qu’on veut lui faire plaisir, c’est tout à fait envisageable. Là encore tout est question d’équilibre. Hélas nous ne sommes pas dans une société qui prône la mesure. Le progrès se mesure en ratio, en pourcentages de progression (parts de marché, valeur des actions…), en rapidité accrue, en gain, en croissance, en taille plus compacte (miniaturisation dans l’électronique) ou au contraire en taille démesurée (pensons aux projets hôteliers à Dubaï). Davantage, c’est mieux. Moins, ça fait timoré, ça manque d’ambition, c’est presque suspect, c’est presque rétrograde. Dommage. S’arrêter a du bon. Un bon panneau stop pour ne plus faire un pas. Dire non à ce qui est superflu. Mesurer l’effort à produire pour l’étape d’après et juger que ce n’est pas nécessaire. Ni même satisfaisant. Couper les ponts de relations toxiques.

Lire sur des formats finis a changé quelque chose

Et voilà, j'ai fini ma revue. Je peux maintenant gratter mon chat.

Et voilà, j'ai fini ma revue. Je peux maintenant gratter mon chat.

Dans un domaine où la croissance est exponentielle comme l’information, il faut bien trouver son propre point d’équilibre si on ne veut pas simplement disjoncter, le cerveau encombré de flux qu’il n’arrive plus à traiter dans le peu de temps qu’on lui accorde. Ou bien fixer arbitrairement une limite. Étant parti quelques jours dans une île, et ne tenant pas à engloutir le budget annuel de l’Angola en connexion 3G, j’ai fait le plein de livres et de magazines. Ne pas se connecter pour lire en ligne et lire sur des formats finis a changé quelque chose. Une part de stress s’est évaporée : pas de liens contextuels (quelques URL ici et là dans les magazines, bien sûr, mais pas tant que ça), par de « pour aller plus loin », pas d’articles en rapport. Une fois qu’on est arrivé au bout de son journal, on commande une autre boisson et on plie. Ou on relit un encadré, ou on revient sur une page que l’on a passée sans la lire. Mais on arrive au bout de quelque chose. Il n’y a pas d’après, et c’est appréciable.

La fin, c’est ce qui permet de regarder en arrière

C’est quelque peu difficile à expliquer car la sensation est diffuse dans sa puissance autant que répandue et enveloppante, mais il y a là le sentiment du travail accompli. C’est littéralement que l’on tourne la (dernière) page. L’acte n’est pas en suspens, ce n’est pas un flux temporairement retenu par un barrage jusqu’au prochain moment de connexion. C’est un acte isolé, complet, qui se suffit à lui seul, du moins dans l’espace-temps qui lui est alloué. C’est peut-être là-dessus que misent les concepteurs de magazines électroniques sur plateformes mobiles comme l’iPad. Le moindre site de média en ligne est une mine sans fond : le contenu accessible et les liens à explorer sont riches, mais peut-être trop pour celui qui a la tentation du clic. Alors que le magazine numérique, celui qui est vraiment multimédia et pas un simple PDF, embarque des contenus sonores, vidéo, des liens potentiels, mais apporte également la finitude. La fin, c’est ce qui permet de regarder en arrière. C’est ce qui donne tout le temps nécessaire au bilan, à l’analyse, à la satisfaction pleine et entière de ce qui a été accompli. Quitte à ce que la conclusion soit un recommencement ultérieur, sur d’autres bases ou à l’identique : il y a de petites fins, et des fins définitives. Savoir imposer une fin est un bon coupe-faim quand celle-ci devient gloutonne, immodérée et grotesque. D’ailleurs, il est temps d’achever ce billet. Fin. — Billet initialement publié chez [Enikao] Image CC Flickr caribb et postaletrice

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Comment les grands de la presse font leurs liens? http://owni.fr/2010/07/05/comment-les-grands-de-la-presse-font-leurs-liens/ http://owni.fr/2010/07/05/comment-les-grands-de-la-presse-font-leurs-liens/#comments Mon, 05 Jul 2010 17:33:57 +0000 Jonathan Stray http://owni.fr/?p=20588 Les liens peuvent ajouter beaucoup de valeur aux articles, mais la profession de journaliste dans son ensemble a pris du temps pour les prendre au sérieux. C’est ma conclusion après plusieurs mois de discussion avec les journalistes et leurs employeurs sur les pratiques en matière de liens. J’ai également effectué un relevé du  nombre et du type de liens de centaines d’articles.

Wikipedia dispose d’un guide sur les styles de liens contenant près de 5.000 mots. C’est peut-être excessif, mais au moins c’est détaillé. Je me suis demandé ce que les professionnels des rédactions pensaient des liens, j’en ai donc contacté un certain nombre et leur ai demandé s’il existait des instructions données aux journalistes dans ce domaine. J’ai eu des réponses, mais parfois des réponses vagues.

Dans ce billet, je reproduis ces réponses, et dans le prochain, je discuterai les résultats de mon enquête sur la façon dont les liens sont en fait utilisés sur les sites d’une douzaine de médias d’information.

Jeff Jarvis a raison: "Si vous ne voyez pas pourquoi les gens feraient un lien vers ce que vous écrivez, ne l'écrivez pas"

La BBC a rendu public ses intentions en matière de liens dans un billet du 19 mars du responsable du site Steve Herrmann.

Les liens relatifs ont de l’importance : ils font partie de la valeur que vous ajoutez à votre article – prenez-les au sérieux et faites-les avec soin ; proposez toujours le lien vers la source de votre article quand vous le pouvez ; si vous mentionnez ou citez une autre publication – journal, site – faites un lien vers eux : vous pouvez, si c’est approprié, faire des liens profonds [deep link NDT] ; c’est-à-dire un lien vers la page spécifique d’un site, celle qui correspond au sujet.

J’avais déjà demandé à Herrmann des détails et rapporté ses réponses. Puis j’ai envoyé ce paragraphe à d’autres médias d’information et leur ai demandé leur politique en matière de lien. Un porte-parole du New York Times a écrit :

Oui, le conseils que nous proposons à nos journalistes sont très proches de ceux de la BBC, en ce que nous les encourageons à inclure des liens, quand c’est approprié, vers les sources et d’autres informations pertinentes

La personne en charge du Washington Post, Raju Narisetti, fait des remarques semblables mais souligne que le Post encourage les liens profonds.

Alors que nous n’avons pas encore de guide formel sur les liens, nous encourageons activement les reporters, en particulier nos blogueurs, à linker vers des sources en ligne pertinentes et fiables, en dehors du site du Washington Post. Ce faisant, nous les encourageons à être contextuel, en établissant des liens  vers un contenu spécifique plutôt que vers un site générique afin que nos lecteurs atteignent l’information dont ils ont besoin rapidement.

Pourquoi une personne ne ferait-elle pas un lien vers la page exacte ? Dans le monde de la publication d’informations, le lien profond est un vieux sujet à controverse, qui a commencé avec l’affaire Shetland Times vs. Shetland News en 1996.

The Wall Street Journal et Dow Jones Newswires ne communiquent pas autour de leur politique de lien, comme un porte-parole me l’a expliqué :

Comme vous pouvez le constater sur le site, nous faisons des liens vers de nombreux sites de news et des sources extérieurs. Mais malheureusement, nous ne discutons pas publiquement de nos politiques, nous n’avons donc personne pour développer le sujet.

À partir de ces remarques, j’ai confirmé que Dow Jones Newswires ne faisait pas de liens vers des sources fiables même si elles étaient disponibles en ligne. J’ai trouvé un article qui révélait une information sur une entreprise, recherché la source de cette info sur le site de la Bourse et appelé le journaliste pour savoir si c’était bien la source de son article, ce qu’il a confirmé. Il serait pourtant injuste de désigner Dow Jones comme l’unique mauvais élève, parce que les fils d’informations et agences de presse ne pratiquent pas beaucoup le lien. 

L’Associated press n’inclut pas de liens dans ses articles, bien qu’ils ajoutent parfois des liens dans la rubrique “Sur le Net” en bas des articles. Un porte-parole nous explique :

Pour faire court, c’est une contrainte technique. Nous avons expérimenté l’inclusion de liens depuis une année environ mais nous avions des difficultés étant donné la grande variété de systèmes, en amont et en aval, qui se servent de nos articles. L’AP compte beaucoup d’abonnés, dont 1500 journaux et des milliers de sites commerciaux.

Reuters a différentes manière de faire des liens  à partir d’articles issus de la production de son bureau professionnel, incluant des liens vers des documents et des articles anciens de Reuters, bien que ces liens ne soient pas toujours des URL standards. Leurs dépêches n’incluent pas de liens. Un porte-parole, en off, m’a expliqué que, comme AP, beaucoup de leurs clients ne pourraient pas traiter les liens inclus – et aucun éditeur  ne veut être forcé à retirer manuellement le HTLM embeddé. Elle a aussi dit que Reuters se considère comme une source d’information faisant autorité qui peut être utilisée sans faire de plus amples vérifications. Je comprends son point de vue mais je ne le considère pas comme une raison de ne pas pointer vers des sources publiques.

Les fils d’informations et agences de presse sont dans une situation délicate. Non seulement beaucoup de leurs clients sont incapables de traiter du HTML mais il est souvent impossible d’inclure des liens dans des dépêches – soit parce qu’ils ne sont pas en ligne, soit parce qu’ils sont repris sur plusieurs sites d’abonnés.

Cela souligne un problème non résolu avec l’abonnement et le lien en général : si chaque abonné au flux publie les articles  sur son propre site, il n’y a pas d’URL de référence qui peut être utilisée par le créateur du contenu pour se référer à un article en particulier. (AP réfléchit à cela.)

Ce genre de problème technique constitue définitivement une barrière, et des personnels de plusieurs rédactions m’ont dit que leur CMS développé pour le print ne gère pas bien les liens. Il n’y a pas non plus de standards pour classer les articles avec des liens – une copie peut être faite en word mais il est improbable que les liens survivent en étant plusieurs fois envoyés par mail, coupés et collés, et passés à travers plusieurs systèmes différents.

Mais les obstacles techniques n’ont pas beaucoup d’importance si les journalistes n’accordent pas assez de valeur aux liens pour les inclure dans leurs articles. Dans la discussion avec les membres de différentes rédactions, j’ai fréquemment entendu que les enjeux culturels sont un obstacle. Quand le papier est considéré comme ce qui prime, ajouter des liens est ressenti comme du travail supplémentaire pour le journaliste, plutôt que comme un aspect essentiel de la mise en forme du storytelling. Certains éditeurs suspectent aussi les liens d’“envoyer les lecteurs vers d’autres sites”.

En lisant entre les lignes, il semble que la plupart des rédactions ont encore à s’engager fortement à faire des liens. Cela expliquerait le caractère flou de certaines des réponses que j’ai reçues, où les médias d’information “encouragent” leurs journalistes ou propose un “guide” sur le lien. Si, comme je le crois, les liens sont une partie essentielle du journalisme en ligne, alors la profession a un boulevard pour exploiter le medium digital. Dans mon prochain post, j’analyserai quelques chiffres sur la façon dont différents médias d’information utilisent les liens actuellement.

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Article initialement publié sur le Nieman Lab ; les liens sont en anglais ; traduction Sabine Blanc et Guillaume Ledit.

Crédits photos CC Flickr …-Wink-…

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Le web a changé mon cerveau et ce n’est pas grave http://owni.fr/2010/06/20/le-web-a-change-mon-cerveau-et-ce-nest-pas-grave/ http://owni.fr/2010/06/20/le-web-a-change-mon-cerveau-et-ce-nest-pas-grave/#comments Sun, 20 Jun 2010 16:41:24 +0000 Michel Lévy Provencal http://owni.fr/?p=19515 Quand j’ai commencé à utiliser Internet, fin des années 90, je n’imaginais pas que ce nouveau média changerait ma façon de penser. Je veux parler d’une modification drastique de ma structure mentale, des mécanismes de réflexion et de mon aptitude à créer… Ce que je dis ici est un constat personnel. Le résultat d’une réflexion établie sur mon expérience après de longues années de pratique intensive du Net et des environnements interactifs.
Lorsqu’à l’école on nous incitait à lire, l’un des objectifs visé était d’apprendre à se concentrer en faisant le vide dans son esprit et en se laissant absorber par un texte. Aujourd’hui notre cerveau est de en plus incité à travailler en mode parallèle. Au point que, et c’est une conclusion personnelle, l’activité cérébrale « mono tâche » nécessite un effort parfois douloureux. Ne nous êtes vous par surpris à peiner en essayant de vous concentrer sur la lecture d’un texte sans jeter un œil à vos emails, votre téléphone, ou consulter un site web ? Je sais ce que je dis peut faire peur. Peut-être suis-je psychologiquement malade ? Laissez-moi seulement terminer avant de conclure sur ma santé mentale… :-)

Nous avons désormais pris l’habitude de bifurquer

En réalité ceux qui comme moi ont réappris à lire sur un écran trouvent très difficile cet état de solitude et de laisser-aller au fil d’un récit. Notre mode de pensée a changé avec le web. D’une pensée linéaire, qui se laisse guider au fil d’une histoire dictée par un auteur, nous avons désormais pris l’habitude de bifurquer (certains dirons zapper), suivre notre propre chemin, guidés par les choix de certains hyperliens. Et donc simultanément nous avons perdu en capacité de concentration : nous ne restons plus fixé sur une ligne droite, nous naviguons, explorons, sautons d’un texte à un autre, d’une image à un film, à un son, de la lecture à l’écriture aussi. Nous avons en fait développé un des symptômes les plus répandus chez les hyperactifs.
On peut penser que cette modification de nos capacités cérébrales est négative pour notre intelligence. En l’occurrence parce que nous n’entrons plus dans les profondeurs d’un texte et donc n’en retenons que l’écume vagabonde et éphémère, nous perdons en culture et richesse intellectuelle ! Et bien c’est exact. Oui, nous avons appris à nous contenter de lectures partielles et synthétiques. Personnellement, la dernière fois que j’ai lu la totalité d’un livre, dans son exhaustivité je veux dire, en me laissant emporter par l’histoire où la pensée de l’auteur, cela date de l’époque où le web n’existait pas !!!

Au bénéfice de la partie créative

Est-ce une mauvaise chose ? Je ne le pense pas. J’y trouve un avantage de taille. Depuis l’avènement du Web jamais je n’ai été autant en contact avec l’information. Jamais je n’ai réussi à autant « ingurgiter » de données. Jamais je n’ai lu, regardé, écouté autant de contenus. Pendant ces séances d’absorption d’informations, j’ai le sentiment que quelque part, dans une zone particulière de mon cerveau, inconsciente ou préconsciente, toutes ces données, ces idées s’accumulent. Même si j’ai souvent l’impression de « rater » des bribes de textes ou de perdre le fil j’ai appris à ne pas m’en soucier. Les idées sont stockées et elles rejaillissent toutes seules sans que je n’ai à faire d’effort. Ca paraît magique et ça l’est presque. Cette accumulation d’information, cette sédimentation alimente mes associations d’idées et ma créativité. Comme pour l’hypnose cette méthode d’acquisition inconsciente, hyperactive, superficielle, me permet d’enrichir la partie créative de mon cerveau. Je ne lis plus de livre comme à l’époque du lycée et aujourd’hui je butine un peu partout sans mémoire consciente de cette activité quotidienne. Aujourd’hui ce que j’attends le plus de mes lectures est de me donner des idées, d’enrichir ma capacité à résoudre des problèmes et à trouver des solutions… Et j’y trouve mon compte !

PS : Tous les matins en allant au boulot je n’ai plus la possibilité de lire. Je suis en moto. J’ai donc fait l’acquisition d’un casque connecté à mon iPhone et j’écoute régulièrement des podcasts (à bas volume, pour des raisons de sécurité). Récemment, j’ai découvert Audible.fr un site filiale d’Amazon qui propose une large offre de bouquins à écouter (et ce billet n’est pas un publi redactionnel !). J’avale de cette manière presque deux bouquins par semaine. Toujours la même idée, j’accumule ces infos en mode multitâche, et elles n’atteignent pas le même niveau de conscience que si je lisais un livre dans le métro par exemple. Pourtant j’ai vraiment le sentiment que quelque chose passe et ressort quand j’en ai le plus besoin. À bon entendeur…

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Billet initialement publié chez Mikiane sous le titre Comment le Web a changé mon cerveau !

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Le Bien public veut casser du lien http://owni.fr/2010/06/02/le-bien-public-veut-casser-du-lien/ http://owni.fr/2010/06/02/le-bien-public-veut-casser-du-lien/#comments Wed, 02 Jun 2010 09:45:47 +0000 Michèle Battisti http://owni.fr/?p=17336 Le Bien public, journal publié à Dijon, et un autre journal du même groupe, font un procès  au site dijONscOpe,  à qui il est reproché  de reproduire dans sa « revue de presse » des extraits d’articles (ses premières lignes) et de faire des liens dits profonds [1].

Les mentions légales du Bien public sont effectivement très restrictives. Ses responsables « ne concèdent qu’une autorisation de visualisation de son contenu, à titre personnel et privé », « la création d’un lien hypertexte vers la page de d’accueil (…) » et  interdisent « d’utiliser ou d’extraire en tout ou en partie les bases de données utilisées par le Site Web ».

Revue de presse ou panorama de presse ? [ 2] Je ne peux pas m’empêcher de poser cette question. Certes, le travail est réalisé ici par des journalistes et non par des documentalistes. Mais effectuer un tri dans l’information pour mettre en valeur certains articles auprès de ses lecteurs par des liens ad hoc, tel est bien le travail réalisé par des centaines de documentalistes chaque jour. Loin de nous l’idée de fustiger le travail de DijONscOpe  [note 1] ! Il serait temps que l’on autorise la pratique qui, sur le web, consiste non pas  à reproduire l’intégralité d’un document mais, lorsque ce document est librement accessible, à en  proposer un lien ouvrant sur une nouvelle page [note 2] afin d’en favoriser sa consultation par le public.

On ne peut manquer d’évoquer un très vieux procès [5], celui qui opposait il y a plus de 25 ans  la société canadienne Microfor au Monde, et  la jurisprudence qui en a suivi, qui accordait à « l‘œuvre d’information » des droits particuliers, notamment le droit de reprendre des « phrases extraites de ces articles dont elle prétendait ainsi rendre compte ». On ne peut manquer non plus de s’élever contre cette pratique qui interdit d’établir des liens, lorsque cette interdiction est systématique, ce qui  nous semble abusif [3].

Après avoir parcouru les très nombreux commentaires et les articles accompagnant l’article annonçant le procès, on ne manquer de noter que Dijonscope fait concurrence à un nouveau site d’information créé par le groupe de presse,  à qui l’exclusivité des liens vers  les articles seraient sans doute réservée, et qu’il « bouleverse le monopole de la presse quotidienne régionale ». Je ne peux manquer non plus de relayer l’information diffusée ce 1er juin 2010 sur Le Monde. Les journalistes y présentaient  Facenews, agrégateur qui « permet de suivre les mises en ligne d’éditeurs comme Le Monde, Le Figaro, Libération, Mediapart ou la revue XXI » à partir des articles « plébiscités » par ses amis et non par des journalistes ou des documentalistes.

Accusés de “contrefaçon”, et de “concurrence déloyale », les responsables du site dijOnscOpe  vont devoir se  défendre devant le TGI de Nancy ce 1er juin 2010.

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[1] Mais, selon la jurisprudence, la revue de presse, exception au droit d’auteur, consiste « en un commentaire et une comparaison d’articles de différents journaux concernant un même thème ou un même événement ».

[2] Le cadrage – faisant croire à l’internaute qu’il est resté sur le même site –  sera assimilé à du parasitisme, une pratique que semble avoir adoptée  dijOnscOpe.

Références

[1] La pilule dijOnscOpe passerait-elle mal au Bien Public?, Sabine Torres, dijONscOpe, 31 mai 2010

[2]Le panorama de presse : aspects juridiques, Michèle Battisti, ADBS, 2006 (L’Essentiel)

[3]Interdire un lien : une pratique abusive, Actualités du droit de l’information, 23 octobre 2009

[4] Que valent vos amis comme rédac’chef, Le Monde, 1er juin 2010

[5]. Les conséquences de l’affaire Microfor / Le Monde, Didier Frochot, 16 mars 1988. Publié sur le site  Les infostratèges

[6] « Lier ou ne pas lier ». Pour un usage responsable de l’hyperlien, Michèle Battisti, 69e congrès de l’IFLA. Berlin, 2003. Sur le site de l’IFLA

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Billet initialement publié sur Paralipomènes sous le titre “Inquiétant procès autour d’une revue de presse”

Image CC Flickr  just.Luc

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http://owni.fr/2010/06/02/le-bien-public-veut-casser-du-lien/feed/ 8
Mon stagiaire est un mutant, je l’ai trouvé sur Twitter http://owni.fr/2010/03/31/mon-stagiaire-est-un-mutant-je-lai-trouve-sur-twitter/ http://owni.fr/2010/03/31/mon-stagiaire-est-un-mutant-je-lai-trouve-sur-twitter/#comments Wed, 31 Mar 2010 17:27:10 +0000 JCFeraud http://owni.fr/?p=11269 J’ai fait la connaissance de Christophe il y a quelques mois en m’abonnant à son compte Twitter : @FoireauxLiens. J’avais repéré ses tweets d’actu qui tombaient chaque jour avec la régularité maniaque d’un fil d’agence en faisant ma petite revue de presse matinale sur ce fameux site de micro-blogging où l’on poste des messages en 140 signes en y associant des liens internet.

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Twitter est devenu un outil de veille indispensable à mon métier de journaliste… voire une drogue dure, je vous en ai déjà parlé. Alerté à deux ou trois reprises sur des “hot news” techno (la sortie imminente du GooglePhone par exemple) grâce au fil de Christophe, je me suis dis ce gars-là est un crack, une vraie moissonneuse à liens intéressants, une agence de presse à lui tout seul ! Sûrement l’un de ces jeunes journalistes web aux dents longues qui sont en train de nous pousser, moi et mes copains quadras, vers le cimetière des éléphants de l’ère Gutenberg…

Je ne l’avais jamais rencontré “IRL” (In Real Life), juste quelques clins d’œil échangés sur Twitter. Et voilà qu’un beau jour je reçois un “DM”, un direct message de Christophe me demandant poliment si d’aventure il pourrait faire un stage dans mon service aux “Échos”.

Ah bon OK me dis-je, ce gars doit être étudiant en école de journalisme. Je lui demande son CV, références, stages déjà effectués blablabla… Un blanc au bout du fil… “Heu je suis en 3ème, mais je veux devenir journaliste…”, me répond-il. Christophe a 15 ans, il vit en banlieue parisienne. Je manque de tomber de ma chaise, me ressaisis et lui dis “OK coco tu as le job”… à savoir une semaine de stage conventionné. Certes, c’est la crise de la presse, on n’arrête pas le progrès, mais chez nous on ne fait pas encore dans le mineur de 15 ans menotté à son clavier pour pisser de la copie sur tous les supports… Mais bon, tant qu’à faire, puisque je l’ai sous la main cette semaine, autant l’exploiter un peu sur mon blog !

Christophe n’est-il pas l’un de ces jeunes mutants numériques qui n’ont plus assez d’yeux pour zapper sur la multitude d’écrans de notre merveilleuse société de consommation high-tech ? Intéressant sujet d’expérience : soumettons-le à la question pour savoir comment, lui et les djeun’s en général, consomment les médias.

L’exercice est très à la mode depuis que la banque Morgan Stanley a demandé l’été dernier au jeune Matthew, 15 ans, de se livrer à cet exercice pour tenter d’y voir plus clair sur la manière dont les vieux médias, totalement largué par la révolution Internet, peuvent survivre au Big Bang numérique… J’ai d’ailleurs piqué l’idée à ma consœur Marie-Catherine Beuth qui a déjà soumis son stagiaire au questionnaire de Morgan Stanley sur son blog Etreintes Digitales.

Mais assez bavardé, voilà donc l’Oracle de Christophe, 15 ans, “digital native” de son état :

Internet est le premier média… “Les jeunes de ma « génération », celle de 1992 -1994 , sont nés avec Internet. Mais nous n’utilisons pas tous Internet de la même manière. Pour moi qui suis passionné par l’informatique et le journalisme, Internet est le premier média. Pour d’autres, c’est la télévision. Ou encore les jeux vidéos. J’utilise beaucoup Twitter car je trouve que c’est un « outil » énormément utile. Et pour énormément de choses. Twitter m’a permis d’approcher l’actualité d’une manière inédite. De parler avec des gens qui ont les mêmes centres d’intérêt que moi. Bref, de faire des choses que je n’aurais pas pu faire facilement à mon âge… Comme s’improviser journaliste par exemple. Internet me permet, rapidement et gratuitement, d’accéder aux nouvelles, dans le monde entier. Si quelque chose m’intéresse particulièrement, je peux trouver toutes les infos sans aucun problème. Ce qui n’est pas possible sur les autres médias”.


90 % de mon temps sur Twitter : “Twitter m’a même permis de trouver un stage aux Échos. C’est bien utile. Pour partager, discuter, rencontrer. Ça reste mon premier outil sur Internet. J’y suis quasiment 90% de mon « temps Internet », voir plus. « Temps Internet » qui est de l’ordre de deux à trois heures par jour pour les jeunes en général… et jusqu’à cinq à six pour les plus connectés, comme moi par exemple.”


Facebook m’inquiète
“Facebook est beaucoup plus utilisé que Twitter par les jeunes. « T’as Facebook ? », un peu marre d’entendre ça. « T’as pas Facebook ? », ça aussi. Certains passent 80 % de leur temps Internet sur Facebook et pensent que je n’ai pas envie de partager mon profil avec eux. Mais en voyant moi ce qu’ils partagent sans se soucier une seconde de leur vie privée, je trouve cela vraiment inquiétant. Donc j’évite, et j’ai lâché cette connerie depuis quelques mois”.

MSN pour rester en contact
“En revanche je laisse ma messagerie MSN connectée en permanence pour rester en contact avec quelques amis s’ils ont besoin de me joindre. Quand aux mails, les jeunes ne s’en servent pas, ils préfèrent la messagerie instantanée ou les SMS. Moi je trouve cela bien utile quand même car je peux archiver ce que je reçois et m’en resservir”.

Je regarde peu la télévision…
“Franchement, la télé ça ne m’intéresse pas beaucoup. Je préfère aller sur Internet. Si j’ai envie de voir une vidéo, je vais sur YouTube. Si un sujet d’actualité m’intéresse, il y a bien plus de chose sur YouTube qu’à la télévision : des images venues du monde entier et aussi des images tournées par des gens ordinaires qui ne sont pas forcément des journalistes. Je ne m’intéresse presque pas aux films, je préfère les documentaires qui parlent de la vie réelle et savoir ce qui se passe dans le monde. Du coup, je n’utilise pas les sites pour télécharger des films ou des séries. Mais d’autres le font beaucoup, c’est bien connu. ;-)”


Les jeunes n’achètent pas de journaux :”Ici aux Échos, j’entends parler d’inquiétudes pour l’avenir des journaux papier avec Internet. Je n’étais pas vraiment au courant de tout cela. Mais c’est vrai les jeunes n’achètent pas de journaux car cela coûte cher et c’est moins pratique. Pour s’informer, ils vont sur Internet parce que c’est gratuit, facile, mais ils sont un peu agacés quand il y a trop de publicités comme par exemple sur 20minutes.fr. Moi j’achète de temps en temps des journaux comme Le Monde ou Le Figaro. Dans la presse papier, la qualité des articles est nettement meilleure que sur le web en général. Et il y a plus d’informations, d’analyses, de contexte. Beaucoup moins de copies de dépêches d’agences de presse. Le problème c’est que pour s’abonner, il faut passer par un adulte… C’est assez bloquant. Pour que les jeunes s’intéressent aux journaux, il ne faut pas forcément inventer des journaux interactifs sur Internet mais plutôt leur faire des offres spéciales ou leur faire découvrir la presse de l’intérieur. Ce qui serait sympa ça serait de voir un peu plus comment ça marche dans les rédactions, ce genres de trucs, mais malheureusement ce secteur-là est très fermé, surtout quand on habite en banlieue…”.

Décryptage :

OK Christophe n’est pas représentatif de jeunes de son âge. Bien qu’il s’en défende, c’est un vrai “geek” qui préfère son écran d’ordinateur à la télévision au point d’y passer plusieurs heures par jour quand d’autres vont taper dans le ballon.

C’est un sur-consommateur d’Internet, l’un des rares ados que l’on croise sur Twitter (un média essentiellement utilisé par les journalistes, les technophiles et les blogueurs, sinon on en parlerait moins). C’est aussi un accro à l’info, un passionné d’actualité comme j’en ai rarement vu à son âge. Un futur journaliste peut-être, je lui souhaite s’il en a toujours envie dans dix ans (à condition que la profession n’ait pas été robotisée d’ici là ;-).

Mais aussi un lecteur de demain, puisqu’il l’est déjà. C’est justement ce qui est intéressant quand on réfléchit à l’avenir des journaux papier et des médias en général. Ce jeune mutant numérique n’a pas compris de quoi je voulais parler quand j’ai tenté de lui expliquer qu’au début de ma carrière on copiais/collais nos papiers avec des ciseaux et de la colle. Il m’a demandé “est-ce qu’on est obligé d’imprimer à chaque fois les articles ? Ça fait gaspiller du papier”. Mais il m’a aussi avoué qu’il avait commencé à s’intéresser aux journaux papier, jusqu’à les acheter, via leur site Internet. Une exception ? Sûrement.

Mais vous savez ce qu’il m’a dit ? “Vous et moi on n’est pas de la même génération, mais on n’est pas si «éloignés » finalement. Chacun de son côté essaye d’y voir un peu de l’autre côté. Moi, je suis séduis par la presse papier, voir fasciné. Vous, vous êtes devenus très fan de Twitter et des blogs…”.

Sortir du conflit de génération stérile entre vieux et nouveaux médias, amener les jeunes à s’intéresser à la presse via Internet, et faire en sorte que la presse s’intéresse un peu plus aux jeunes et à leurs nouveaux modes de consommation multi-écrans…

Pour les journaux, c’est sûrement l’une des clés pour survivre au grand Big Bang numérique. Bien avant l’éternel débat sur comment faire payer mes contenus sur Internet. Il faut toujours parler avec les djeun’s…

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> Article initialement publié sur “Sur mon écran radar”

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http://owni.fr/2010/03/31/mon-stagiaire-est-un-mutant-je-lai-trouve-sur-twitter/feed/ 10
Bilan 2009, perspectives 2010 http://owni.fr/2009/12/29/bilan-2009-perspectives-2010/ http://owni.fr/2009/12/29/bilan-2009-perspectives-2010/#comments Tue, 29 Dec 2009 11:50:14 +0000 Eric Scherer http://owni.fr/?p=6509 2009 aura consacré les réseaux sociaux comme de nouveaux médias de masse, et l’arrivée de l’Internet sur soi (et non plus seulement chez soi), tandis que les médias traditionnels restaient sur la défensive.

2010 devrait confirmer l’essor de l’information en mobilité (smart phones, tablette Apple, lecteurs ebook & encre électronique, téléphones Google….), du journalisme en temps réel avec recours à la géolocalisation et à la visualisation de données, mais aussi voir se développer de nombreuses nouvelles petites unités éditoriales. Côté médias classiques, le payant sur le web va être testé une nouvelle fois, sur fond d’alliances plus nombreuses entre anciens frères ennemis. Parions aussi qu’un vif débat autour de l’utilisation des données personnelles va enfin surgir.

Voici une sélection de liens vagabonds pour solder l’année écoulée et tenter de flairer les prochaines tendances :


Bilan 2009 et années 2000 :

Décennie 2000 :

YouTube : innovation de la décennie pour les médias sociaux – Mashable

Google, icone de la décennie – Guardian

Technologie : le meilleur et le pire de la décennie – radar-oreilley

La chute des journaux britanniques sur 10 ans – Guardian

21 choses obsolètes de la décennie – businessinsider

Les photos de la décennie – Telegraph et celles de Big Picture

Regard sur une décennie de web Internet Evolution

2009 :

Journaux : les grandes tendances 2009 – editorsweblog

Plus de 140 journaux US ont fermé ou stoppé les rotatives en 2009 avec 15.000 suppressions d’emplois- Papercuts ; Analyse d’Alan Mutter

Près de 400 magazines US ont aussi fermé – Crains

Les 50 meilleurs sites multimédias de 2009 - innovativeinteractivity

Visualisation : le meilleur de Flowing Data et 5 beaux projets

Web sémantique : les 10 meilleurs outils de 2009 – RWW

Web : les 10 grands échecs de l’année – RWW

L’année en images – NYT

L’année en technologie – Guardian

Les nouveautés Google 2009 – Lifehacker

L’année sur Twitter et sur Facebook – Telegraph

L’année 09 vue par Louis Gray

Rétrospective 2009 en 3D – centrale3D

Australie / Internet : plus de temps en ligne mais sur moins de sites – hitwise

Les meilleurs vidéos virales de 2009 – venturebeat

Les applications iPhones gratuites les plus populaires en 2009 – Lifehacker

Perspectives 2010 et plus :

Les prévisions média de The Economist, celles de Nielsen , de MediaTransparent, du Niemanlab, de CNBC

Les stratégies des journaux en 2010 – sfn blog ; quelques signes positifs pour 2010 – Poynter ; mais aussi une réalité effrayante – Alan Mutter

Prédictions des magazines – foliomag

Prédictions pour les médias sociaux – inventorspot

L’avenir de la radio en 2010 – bridgeratings

Journalisme : les 10 tendances 2010 – adamwestbrook (video)

5 tendances crossmedia pour 2010 – Nielsen

Les 10 tendances web à surveiller en 2010 pour Pete Casmore – CNN

10 prédictions Forrester pour les lecteurs ebook – paidcontent

Les 5  grandes marques qui feront 2010 – gigaom

Les 10 technologies stratégiques de 2010 – Gartner

Les 10 prévisions du Strategic News Service

Médias sociaux : tendances 2010 en 140 caractères – Trendspotting voa slideshare

Consommation : 10 tendances cruciales 2010 – trendwatching

UK : 10 prédictions de Paul Amstrong – PRWeek

L’avenir des médias sociaux – businessgrow

A quoi pourrait ressembler le Web 3.0 : openculture

Six prédictions sur l’avenir de l’Internet – sixrevisions

Informatique : les prévisions du futuriste de Microsoft

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» Article initialement publié sur AFP Mediawatch

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http://owni.fr/2009/12/29/bilan-2009-perspectives-2010/feed/ 103
Social search et recommandation : ça bouge pour de vrai http://owni.fr/2009/10/28/social-search-et-recommandation-ca-bouge-pour-de-vrai/ http://owni.fr/2009/10/28/social-search-et-recommandation-ca-bouge-pour-de-vrai/#comments Wed, 28 Oct 2009 11:10:26 +0000 Admin http://owni.fr/?p=4994 Sur son blog, Nils s’interroge sur les nouveaux outils qui permettent d’agréger les contenus recommandés par le réseau social de chacun. Une évolution qu’il estime importante >

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Google Social Search, CoZop, TwitterTimes : plusieurs services qui doivent nous permettre de filtrer le contenu avec l’aide de notre réseau social. Que peut-on en attendre ?

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» Lire la suite et engager la discussion sur htpp://nilsoj.owni.fr

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http://owni.fr/2009/10/28/social-search-et-recommandation-ca-bouge-pour-de-vrai/feed/ 1
Le journalisme, c’est du lien http://owni.fr/2009/06/22/le-journalisme-cest-du-lien/ http://owni.fr/2009/06/22/le-journalisme-cest-du-lien/#comments Mon, 22 Jun 2009 07:26:06 +0000 Eric Scherer http://owni.fr/2009/06/22/le-journalisme-cest-du-lien/ Constat partagé à l’issue du colloque, vendredi à Sciences Po Paris, des directeurs d’écoles de journalisme venus du monde entier pour échanger sur l’avenir de la formation au journalisme, en pleine crise majeure de la profession.

Le journalisme c’est avant tout du lien, pour être en phase avec la société, pour y être raccordé (connecté), pour échanger, avoir une conversation, fonctionner en réseaux, et non plus pour dispenser son savoir d’en haut, de manière magistrale. C’est bien la fin de la diffusion, du « broadcast », du « top-down », du « nous parlons, vous écoutez » ! Enfin !

En réalité, « les journalistes n’ont plus le choix : ou ils acceptent de fonctionner en réseaux avec leurs audiences, ou ils vont disparaître », a résumé le britannique Charlie Beckett, directeur du centre de recherche Polis sur le journalisme à la London School of Economics. « Ils vont devoir changer de manière fondamentale leurs pratiques s’ils veulent survivre ».

“A l’ère de l’information, d’abondances de données, nous avons plus que jamais besoin des fonctions de filtres, de vulgarisation, de mise en forme et de couverture de l’actualité (…) Je ne vois pas moins de demande pour du journalisme, mais un grand rejet des médias traditionnels », a estimé cet ancien journaliste de la BBC

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Beckett, et d’autres lors du colloque, ont noté que ce nouveau « journalisme interconnecté, plus ouvert à la participation du public, et produisant une couverture plus distribuée », est en train de se développer rapidement.

Il décrit comment les anciennes « forteresses » (journaux, radios, télévisions,…), qui ont produit de l’excellent journalisme, sont aujourd’hui de plus en plus désertées (de gré ou de force) ou, pire, édifient de nouveaux murs et creusent des fossés encore plus profonds. Mais heureusement, les autres ont enfin abaissé leur pont levis. Ils ont laissé entré la paysannerie à l’intérieur et sont même sortis à leur rencontre. C’est le cas de la BBC ».

« La bonne nouvelle c’est que les gens, le public, y sont prêts et souhaitent cette participation. C’est pourquoi ils écrivent des blogs, montent des films, et bâtissent leurs réseaux en ligne. Ils veulent être partie prenante de la conversation sur leur monde et échanger sur la manière de vivre leurs nouvelles existences. Les journalistes doivent faciliter cette conversation ».

Le Guardian vient ainsi de proposer sur son site un module qui permet à tous de traquer les notes de frais des députés britanniques.

Et ce ne sont pas que des mutations organisationnelles ou des changements de modèles économiques qui sont à l’oeuvre, mais aussi des questionnements sur les contenus. Il ne sert évidemment à rien de transposer en ligne ses contenus imprimés ou TV. Et surtout, il n’y pas assez de valeur ajoutée, trop de duplication, trop de production journalistique facilement disponible ailleurs :

« Nous sommes tous fautifs d’un manque d’imagination (…) « Nous créons trop de contenus tous faits, ennuyeux, non pertinents, sans valeur ajoutée. Cela se voit désormais et cela ne va pas durer. Ca va même être douloureux ».

Sur les enseignements dispensés, les doyens d’écoles de journalisme ont été plutôt d’accord sur la nécessité d’insuffler rapidement des éléments business, technologiques, et fortement internationaux, dans leurs cours.

Le mot de la fin au doyen de la Columbia Journalism School américaine, Nicholas Lemann :

« Internet est la meilleure chose qui pouvait arriver aux écoles de journalisme. Il a l’air d’un medium qui déprofessionnalise ; en fait il requière bien plus de compétences que juste poster des informations en ligne ».

(full disclosure : j’étais modérateur de l’une des tables rondes de cette journée, enseigne à l’IPJ et interviens au CELSA et à l’ESSEC)
(Ce billet a aussi été publié sur mediawatch.afp.com)

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